8 mars 2024

Journée internationale des droits des femmes

Par Une Autre Année

Le 8 mars de chaque année se déroule la journée internationale des droits des femmes, trop souvent raccourcie en « journée des femmes », « journée de la femme » ou même « fête de la femme ». Loin d’être une fête commerciale, il est malheureusement courant que les entreprises tentent de s’approprier une nouvelle occasion de vous envoyer des publicités. Petit tour d’horizon sur les droits des femmes et les raisons de cette journée mondiale.

Droits des femmes : comment les faire entendre ?

Si, en théorie, les femmes naissent avec les mêmes droits que les hommes, la pratique quotidienne montre tout autre chose. Inégalités, violences ou encore féminicides ne se limitent ni à un seul Etat, ni à une population définie. Plusieurs associations se battent au quotidien pour faire entendre les droits des femmes et les faire respecter.

Comprendre les enjeux de la Journée internationale des droits des femmes

En 1791, la Déclaration des droits de la femme et de la citoyenneté, rédigée par Olympe de Gouges, établissait que « la femme naît libre et demeure égale à l’homme en droits ». Pourtant, en 1804, le Code civil établissait l’infériorité de la femme par rapport à l’homme, auquel elle devait obéir. Il faudra attendre la Première Guerre mondiale pour que la société prenne conscience que la femme est essentielle… au fonctionnement de l’économie. Depuis, entre progrès et indignations, la situation de la femme en France est de plus en plus sujette à débats.

Depuis 1977, on célèbre les femmes le 8 mars, et ce dans de très nombreux pays. A cette occasion, un nombre croissant d’associations mettent en place des évènements et des manifestations afin de faire résonner les voix des femmes et, aussi, de célébrer les avancées.

Petite chronologie des droits des femmes

Avec ces quelques dates en tête, on peut constater deux choses. D’une part, que de nombreux progrès ont déjà eu lieu et, d’autre part, qu’il reste encore beaucoup de chemin à parcourir avant qu’hommes et femmes parviennent à cette égalité qui prend parfois des allures d’utopie.

1907 : les femmes mariées ont désormais le droit de percevoir leur salaire.

1920 : l’avortement est présenté comme un crime, la diffusion des informations sur la contraception est interdite (cela fait suite aux très grandes pertes humaines provoquées par la Première Guerre mondiale).

1944 : on accorde le droit de vote aux femmes.

1946 : la Constitution de la Ve République acte le principe d’égalité entre hommes et femmes.

1965 : la notion de « chef de famille » ne donne plus de privilèges à l’homme. En parallèle, la femme acquiert le droit de travailler et de détenir un compte bancaire à son nom sans l’accord de son mari.

1970 : dans le Code civil, on remplace l’expression « autorité paternelle » par « autorité parentale ».

1972 : a priori, « à travail égal, salaire égal ».

1975 : grâce à la légalisation de l’interruption volontaire de grossesse et Simone Veil (voir le discours qu’elle a prononcé le 26 novembre 1974), les femmes disposent (un peu plus) de leur corps.

1980 : la loi définit le viol comme un crime.

De 1986 à 1998 : travail de féminisation des noms de métiers.

1992 : les violences conjugales et le harcèlement sexuel sur le lieu de travail sont punis par la loi.

2000 : entrée en vigueur de la loi sur la parité.

2006 : pour faire reculer le nombre de mariages forcés, l’âge légal du mariage pour les femmes est amené à 18 ans, contre 15 ans auparavant.

2024 : inscription dans la constitution française du droit à l’IVG, une première mondiale.

La lutte des Hommes pour les droits des femmes

#metoo et journée internationale des droits des femmes

De très nombreuses associations féministes agissent sur tout le territoire afin de protéger les droits des femmes. La liste qui suit n’est pas, évidemment, exhaustive.

  • Amnesty International : l’association milite contre les discriminations, les mariages précoces, les mutilations génitales féminines ou les viols, pour ne citer que ces actions. Elle dénonce haut et fort les multiples impunités qui protègent parfois les agresseurs, enquête sur le terrain, tente de se faire entendre dans la presse et organise des campagnes de sensibilisation et de mobilisation.
  • Chiennes de garde : célèbre pour ses actions, cette association lutte, entre autres, pour que les femmes aient le droit d’afficher leur assurance, leur féminité et leur réussite professionnelle sans être stigmatisée – c’est-à-dire sans être traitée de « salope »- ou suspectée d’être passée par la promotion canapé.
  • Collectif Féministe Contre le Viol (CFCV) : apporte son aide aux femmes victimes de viols ou d’agressions sexuelles. Le CFCV est joignable au 0 800 05 95 95 (appel gratuit). Efficace : le site de l’association indique la marche à suivre pour que le navigateur internet des femmes en difficulté ne garde aucune trace de leur passage sur le site.
  • Du côté des femmes : lutte pour faire reconnaître l’égalité hommes / femmes et contre les violences faites aux femmes. L’association propose notamment des ateliers de gestion du stress, une aide au retour à l’emploi, une permanence d’écoute joignable 01 84 244 234 pour les victimes de violences conjugales ou encore des formations destinées aux professionnel.les. (sensibilisation aux violences).
  • Ni putes ni soumises : se bat contre la culture du cyber-harcèlement et pour la reconnaissance de l’égalité entre hommes et femmes, indépendamment de la religion, de la couleur de peau ou de l’origine sociale. Des psychologues et des travailleurs sociaux œuvrent quotidiennement à sortir des femmes de situations compliquées.
  • Nous toutes : fait suite aux mouvements #MeToo et #balancetonporc. Entre autres actions, le groupe fait circuler des visuels à partager – pour éveiller les consciences -, répertorie les féminicides ou donne des conseils pour répondre aux remarques sexistes.

Dans certains pays, on remarque que les femmes qui militent pour faire reconnaître des droits – qu’il s’agisse de ceux des femmes ou des individus en général – font l’objet d’une plus grande répression.

Petit rappel

N’hésitez pas à propager le message.